dimanche 22 février 2009

Orientation future : et la recherche ?

Re-situons les choses.

Je suis étudiante à l'Ecole Normale Supérieure de Lyon. Même, je suis "élève", c'est à dire normalienne, élève fonctionnaire stagiaire, payée chaque mois et indépendante (pour la plus grande joie de mes parents, je suppose). Je suis en études de géologie. Plus exactement, en Physique et Chimie de la Terre et des Planètes.

Et dans ma petite tête de fille qui sortait de prépa, faire Normal' Sup, c'est finir enseignante (en passant l'Agreg) ou chercheuse, ou enseignant chercheur (tient, je ne trouve pas le féminin de ce mot).

Pourtant, dans ma promo, ça n'a pas l'air évident... Et ça me surprend un peu, mais pas trop. Qui voudrait faire de la recherche en France actuellement ? Pas de poste, des salaires de misère (rentrer à l'ENS, c'est être payé, effectivement, mais faut savoir qu'on sera ensuite payé la même chose toute notre vie... Le calcul n'est pas vraiment en notre faveur !), et un président qui nous dénigre (parait qu'on bosse pas... je ne comprends toujours pas où il a vu ça...)

Et donc, je me pose des questions existencielles. Il y en a plusieurs, en ce moment. Où être l'année prochaine ? Quoi faire après ?

Bon, je vous rassure, moi, je veux faire de la recherche. Je ne veux pas de géophysique appliquée, de géothermie, d'école d'ingé récupérable en troisième année, d'Agreg ou d'autres choses... Je veux faire de la recherche, et je veux faire de la géophysique. Mais question : comment savoir si un jour j'aurais du boulot ? Ou plutot, comment faire pour que je sois quelqu'un de doué, qui puisse être recrutée dans un labo chouette ? Les géophysiciens, ils ne sont en général pas des géologues de formation... Et c'est pas si étonnant. Donc je pensais intégrer un Master de physique, pour avoir un diplome marqué "physique" dessus... Mais est-ce que ça sert à quelque chose ? J'ai déjà deux propositions de thèses ou assimilés, dans le domaine qui m'intéresse (si magnétohydrodynamo, ça parle à quelqu'un, chapeau, tu es en physique toi aussi !). Alors, pourquoi me prendre la tête ? A part parce que je veux rester sur Lyon, parce que c'est une ville chouette, ou, en plus, il y a mon namoureux...



Et sinon, j'espère très fort que quand j'aurais fini ma thèse (qui reste un truc un peu " à part" dans la recherche : passer 3 ou 4 ans, ou plus, à travailler un sujet pas forcément à la mode, simplement parce qu'il nous passionne, dans des conditions plus ou moins agréables selon l'université (ça va pas s'arranger ça, d'ailleurs... "ma ptite dame, on a besoin de vous pour faire tel cours" "être payé pour ? mais vous êtes déjà payée, regardez, votre salaire là... oui, avant ça s'appelait du monitorat, et c'était payé, mais les temps changent" "si vous avancez pas un peu plus vite, je peux vous donner du boulot administratif... ou alors, vous voulez allez voir telle entreprise, ils ont besoin d'un géophysicien, oué, pour des calculs de poutre si si, c'est votre domaine") mais toujours meilleures qu'un post-doc, non ?) la recherche française n'aura pas sombrer... Bon, après tout, aux USA, ils me proposent déjà de me payer pour mon stage, alors bon, ils me payeront pour venir bosser chez eux aussi après, crise ou pas crise. Mais la France, c'est chez moi... En tout cas, pour l'instant, on est mal barrés...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Tiens, ça faisait longtemps !
C'est un peu l'âge des questions existencielles, non ? et un peu le moment aussi (la crise en fait) ?
Pouvoir se poser des questions, c'est déjà une richesse.
Ne pas me dire que c'est pas chouette quand on est jeune d'être dans l'incertitude, ect.
Quand on est jeune, c'est déjà un super bonheur. On a un amoureux et la vie devant nous.
Et "les parents" pour se rassurer encore.
Los Angeles, c'est où ?
Bisous ma puce